Jordi Colomer

Résidence de Août à Novembre 2013

Jordi Colomer (1962) est né à Barcelone, ville dans laquelle il a suivi des études d’Art à l’escola EINA, d’Histoire de l’Art à la Universitat Autònoma et d’Architecture a l’ ETSAB. Il vit et travaille entre Barcelone et Paris.

Le projet de Jordi Colomer à Trankat prend la ville de Tétouan comme sujet et propose une approche critique dépassant les outils traditionnels de la représentation de l’architecture et de l’espace urbain. Entremêlant différents médias comme la photographie, la vidéo et l’objet tridimensionnel, le projet de Colomer vise à intégrer au sein du processus de travail les modes d’évolution de la ville et des multiples agents qui y participent. Au travers d’un exercice singulier de représentation, l’artiste se penche sur les modes de croissance de la médina, sa logique adaptative qui fournit un modèle alternatif à la planification urbaine (répondant d’ordinaire à un schéma préétabli), le caractère temporaire inhérent à cette forme urbaine et la multiplicité des échelles et des récits qui la fondent.

Comme souvent dans le travail de Colomer, il s’agit de la mise en place d’une situation dont le développement reste ouvert. Un lieu d’action est convoqué et des personnages et objets y tissent des relations. La configuration spatiale de la médina, et par extension de la ville, permet à Colomer de souligner deux espaces qui illustrent les limites de l’intimité domestique : les toits terrasse (espaces qu’il avait travaillé successivement dans les projets “ Crier sur les toits » et « The Istanbul map ») et leurs pendants : les portes de la maison, les seuils. Ainsi, le projet final se présente-t-il sous la forme d’une installation vidéo composée de deux œuvres.

Très proche du documentaire, la vidéo « Architectes, Tétouan » est un cheminement physique et intellectuel dans l’espace urbain de Tétouan, guidé par les étudiants de l’Ecole Nationale d’Architecture de Tétouan. Dans une 2ème vidéo : « Médina (Parkour) », l’artiste se met en scène sur les toits de la médina de Tétouan, passant de l’un à l’autre au cours d’une échappée poétique, pied de nez aux règles de conduites énoncées et questionnées par les étudiants lors de leur exploration de la ville. Dans les deux vidéos, le pain, aliment de base au Maroc, apparait en tant qu’élément sculptural et symbolique. Voir son workshop à Dar Ben Jelloun « zamanarchitecture » avec les étudiants de l’Ecole Nationale d’Architecture.

Découvrez ici le texte « La Situation du Baladin » de Pedro Araya et Eduardo Jorge, à propos de l’oeuvre Medina (Parkour) produite par Jordi Colomer à Trankat.

www.jordicolomer.com